Le lundi 20 avril, le Ministère des Solidarités et de la Santé a communiqué sur le suivi du nouveau-né par une puéricultrice durant les premières semaines de vie lors de la crise sanitaire.
Les organisations de sages-femmes, si elles ne nient pas le rôle important des puéricultrices, rappellent que la prise en charge du post partum est pluriprofessionnelle et implique principalement les sages-femmes aussi bien en ville qu’en établissement hospitalier et PMI. Les sages-femmes libérales se sont d’ailleurs particulièrement mobilisées depuis le début de la crise sanitaire.
Les sages-femmes libérales et territoriales, en assurant le suivi postnatal des mères et des nouveau-nés en sortie de maternité, permettent un relai ville-hôpital en toute sécurité. La HAS recommande cette organisation depuis 2014, notamment en cas de sortie précoce en l'assortissant d'une condition : le suivi de la mère et du nouveau-né doit être assuré obligatoirement dans les 24h suivant le retour à domicile. Seules les sages-femmes libérales sont en mesure d’assurer ce suivi, aussi bien en semaine que les week-ends et jours fériés, là où les PMI ne fonctionnent qu’en semaine.
A l'heure où la HAS recommande de favoriser ces sorties précoces afin de limiter l’engorgement des hôpitaux pendant la crise sanitaire, le suivi médical assuré par les sages-femmes libérales est donc essentiel.
Ce suivi associe examen clinique de la mère et de l’enfant et accompagnement psycho-social. Il est indispensable particulièrement en période de confinement où l’isolement social de la mère, du couple et de l’enfant peut être un facteur aggravant les difficultés du post-partum.
Les organisations professionnelles de sages-femmes s’interrogent ainsi de “l’oubli” de la profession par le Ministère dans sa communication sur le suivi du nouveau-né. Chacun doit être informé de l’ensemble des compétences des différents professionnels de santé et des possibilités d’organisation pendant cette crise sanitaire afin de bénéficier d’un suivi adapté.