La Direction générale de la Concurrence, de la Consommation et de la Répression des fraudes a publié un communiqué de presse le 2 décembre mettant en garde contre les applications de suivi du cycle.
Face au développement des applications de suivi des règles et de la fertilité, la Direction Générale de la Concurrence, de la Consommation et de la Répression des fraudes (DGCCRF) a mené des investigations sur 9 applications parmi les plus utilisées par les consommatrices françaises. La DGCCRF incite les utilisatrices à la vigilance lorsqu’elles ont recours à ces applications, qui ne doivent pas être utilisées comme des moyens de contraception.
Ce communiqué liste plusieurs problématiques :
- manque de fiabilité : elles ne peuvent pas constituer des outils fiables d’aide à la conception et à la contraception
- clauses abusives : mentions dédouanant le fournisseur de toute responsabilité concernant l’exactitude ou l’efficacité des informations fournies
- biais manipulatoires : incitations à souscrire à un abonnement payant, supposé maximiser les chances de tomber enceinte
- collecte de données : ces applications collectent de nombreuses données personnelles, ce qui interroge sur leur utilisation et leur partage avec des partenaires commerciaux
Sur le même sujet, lire aussi ce rapport de l'INSERM Enjeux éthiques de l'usage des applications numériques de suivi menstruel à des fins de contraception ou de conception. (2022)
IVG : Les américaines encouragées à désinstaller leur app de suivi menstruel
Des dérives autoritaires comme l’existence d’une « prime à la délation » dans l’État du Texas exposent les femmes américaines au risque de détournement des données de navigation sur internet et de celles renseignées sur leurs apps de suivi menstruel. En effet, la loi américaine « Cloud Act » peut contraindre les entreprises du numérique à transmettre leurs données aux autorités, notamment dans le cadre d'enquêtes de justice, avec en conséquence le risque que les données personnelles soient utilisées pour condamner les femmes ayant avorté ainsi que les personnes qui les ont aidées.